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Journal d’une maman créatrice en exil — Épisode 1

🇪🇸 Le départ d’Espagne : déscolarisation, suspension & foi en l’inconnu

Le plan, sur le papier, il était beau.
Je quittais mon taf en Espagne, je touchais le chômage, je lançais mon activité à fond, et on partait vivre mieux en Asie, là où la vie coûte moins cher et où mes enfants pouvaient respirer.

J’avais même prévu de me déclarer en autónoma, de demander le pago único, de louer mon appart en colocation pour financer les premiers mois. Ça devait être carré. Calculé. Visionnaire.

La réalité ? Un effondrement, pièce par pièce.

🎓 D’abord, l’école.

J’ai déscolarisé mon fils plusieurs mois avant notre départ. Pas par négligence. Par lucidité.

Je savais que le catalan ne lui servirait pas, que le système allait l’étouffer, et que notre futur serait mobile, libre, décentré.

Je l’ai mis en programme maison : cours d’anglais intensif, fondamentaux, structure. Mais en Espagne, on ne vous laisse pas partir facilement.

L’école m’a harcelée. Les services sociaux ont suivi.
J’ai dû leur écrire, leur répondre, leur rappeler que mes enfants ne sont pas la propriété de l’État. Que je partais. Point.

J’ai tenu tête, sans retour arrière

Je savais qu’on ne reviendrait pas. Je voulais que mon fils apprenne à naviguer le monde, pas à s’enfermer dans un modèle figé. Alors j’ai tenu bon. Même quand on me faisait passer pour une mère irresponsable.

💼 Ensuite, le taf.

Je faisais tout pour me faire licencier proprement.
Mais au lieu d’un licenciement classique, ils m’ont suspendue sans salaire pendant 15 jours,
sous prétexte que je venais bosser le week-end dans les bureaux.

Des bureaux accessibles 24h/24, où j’avais toujours été transparente.
Aucun avertissement. Aucun mail. Juste une sanction.

Résultat : pas de revenus. Pas de chômage.
Je suis partie en mai, sans avoir touché un seul euro de soutien.
Pas de pago único, pas d’aide, pas d’accompagnement.
J’ai tout perdu… sauf l’envie de partir.

✈️ Le départ

J’ai vendu mes meubles. Transformé mon salon en chambre. Pris des colocataires pour chaque pièce.
Et avec les avances de loyers, j’ai payé nos billets d’avion pour Penang, en Malaisie.

Je les ai achetés la veille du départ, une fois les colocs validés.
On a dormi à trois dans la même pièce jusqu’au dernier jour, avec les bagages empilés et une montagne de foi.
J’ai même laissé une chambre louée dont le coloc n’aménageait que le lendemain — une grâce.

Quand j’y repense...

Je me dis que j’ai sauté dans le vide avec un parachute cousu à la main…
et encore, les coutures étaient fragiles.

Mais j’ai sauté quand même.
Parce que je ne voulais pas juste “tenir bon” en Espagne.
Je voulais vivre. Créer. Et montrer à mes enfants que c’est possible.

🌴 Penang : choc de réalité & premiers renoncements

On est arrivé à Penang avec des valises pleines et des poches déjà à moitié vides.
J’avais réservé un logement pour 3 mois. J’ai annulé les deux derniers dès la première semaine.

L’île, en soi, est jolie. Mais quand tu es en mode survie, même le paradis devient lourd.
Tout est plus lent, plus coûteux, plus contraignant quand tu n’as pas d’aide, pas de relai, pas de plan B.

Moins cher que l’Europe ?

Oui. En théorie.
Mais quand t’as zéro revenu, pas de chômage, pas de matelas de secours...
le “pas cher” devient cher très vite.

Manger, se déplacer, se soigner : tout devient une mission à planifier au centime près.

🇲🇾 Partie 3 — Kuala Lumpur : vendre pour survivre, pleurer pour respirer, créer malgré tout

Après Penang, j’espérais que Kuala Lumpur serait un second souffle.

Ce fut… une autre gifle.

Une ville plus grande, plus chère. Moins insulaire, oui, mais plus écrasante aussi.
Et quand t’es seule avec deux enfants, sans cuisine, sans routine, sans cash : tout devient un combat.

💸 L’iPhone vendu en 2 semaines

J’avais acheté un iPhone là-bas. Pas pour me faire plaisir. Parce que je bosse depuis mon téléphone.
Parce que je voulais créer du contenu, travailler, produire, vendre.

Je l’ai gardé deux semaines.
Quand j’ai compris que je ne toucherais pas un euro, que mon licenciement ne me donnait accès à rien, j’ai dû le vendre.
Retour à mon vieux téléphone.
Retour à la débrouille.

🏨 Le gouffre hôtelier

J’ai passé plus d’un mois dans un hôtel sans cuisine. Ça veut dire manger dehors matin, midi, soir.
Avec deux enfants. Avec un budget inexistant.

C’était l’enfer. Fatigue mentale. Fatigue physique.
Et aucun espace pour respirer.
Quand la petite dormait, je ne pouvais même pas m’éloigner pour bosser. Tout le monde dormait dans le même lit.
Mon cerveau hurlait.

💔 Le plombier, l’appart à distance, les galères d’Europe qui continuent

Mon appart à Barcelone (sous-loué en colocation) est devenu une source d’angoisse permanente.
Chaudière cassée, douche bouchée, plombier qui enchaîne les devis à rallonge. Tout ça depuis KL, avec zéro budget d’avance.
J’ai dû faire avancer les locataires. Me battre pour éviter des réparations abusives. Et garder le sourire pour mes enfants.

🌷 Un jour, un ange

Un jour, dans un espace kids, une maman m’a invitée chez elle.
Pour la première fois depuis des semaines, j’ai pleuré.
Je me suis sentie écoutée, reconnue, accueillie.

Le soir, épuisée, je lui ai demandé si je pouvais rester dormir. Elle a dit oui.
Et quelques heures plus tard, elle m’a proposé un vrai logement.
Un condo. Avec cuisine. Chambres séparées. Un cadeau inespéré.

✨ Treize jours de grâce

Grâce à elle, j’ai passé 13 jours dans un espace digne de ce nom.
Mon fils avait sa chambre. J’avais la mienne.
J’ai cuisiné. J’ai travaillé. J’ai respiré.

Cette femme ne me connaissait pas. Et elle m’a offert ce que même ma famille ne m’a jamais offert : un vrai soutien.
Sans contrepartie. Juste parce qu’elle savait ce que c’est d’être une mère en guerre.

🧩 Partie 4 — Le Vietnam : dernière pièce vendue, 0,02€, et l’espoir d’un virement

On a quitté Kuala Lumpur avec 30€ en poche.

Parce qu’on devait sortir du territoire. Parce que j’espérais que le Vietnam serait moins cher.

Et parce que, dans ma tête, je comptais sur l’aide des 100€ mensuels pour ma fille.
J’étais persuadée qu’ils allaient tomber le 21, comme d’habitude.

Spoiler : non.

🧳 Arrivées à Da Nang, presque à sec.
Je prends un hôtel pas cher, encore sans cuisine, parce que j’ai pas le budget pour mieux.
Je calcule. Je coupe dans tout.
Il me reste quelques ringgits inutilisables ici, sauf que par miracle, j’arrive à les utiliser sur Agoda pour payer une sortie enfants gratuite. Un parc aquatique.

☀️ On marche 2 km sous le soleil pour s’y rendre.
Pas de taxi. Pas de Grab.
Juste moi, la poussette, le sac à dos et la foi.

Arrivées là-bas, ils veulent nous interdire d’entrer avec nos snacks.
Et j’ai plus rien. Alors je le dis. Direct.

« Écoutez, j’ai pas les moyens d’acheter à manger ici. Ce que j’ai dans ce sac, c’est tout ce que mes enfants vont manger aujourd’hui. »
Et là… Le mec nous laisse passer.

🔁 Fin de journée : il nous reste plus rien.
Plus d’eau. Plus d’énergie.
3€ sur le compte. Et même ça, c’est ponctionné par un prélèvement automatique (1,30€ pour mon nom de domaine Yonos).

Je craque. Je pleure. J’écris à ma sœur.
Elle me connaît. Elle sait que je demande quand c’est vraiment chaud.
Elle m’envoie 30€.
Et je respire.

💻 Et puis la dernière carte
Quelques jours plus tard, plus rien à nouveau.
0,02€ sur le compte.
Un vieux Redmi et un petit ordi HP qui traînent.
Je contacte la proprio de mon Airbnb. Je lui explique.
Elle me dit : « Je vais voir ce que je peux faire. »

Elle prend son scooter, part les vendre elle-même, revient avec 1 million de dongs.
Je pleure à nouveau. Un million, ici, c’est une semaine de survie.

J’en suis là.
À vendre les derniers objets.
À calculer chaque couche.
Chaque millilitre de lait.
Chaque bol de nouilles.

Et pourtant :
Je suis encore là.
Je crée encore.
Je continue à écrire.
Et tout ce que je vis, je le transforme.

🧩 Partie 5 — Ce que je retiens. Ce que je prépare. Ce que je choisis.

Ce que tu viens de lire, c’est la vérité.
Pas filtrée. Pas montée. Pas marketée.

C’est ce que je vis.
Ce que j’ai traversé.
Ce que je transforme, chaque jour, en force, en création, en système.

Je ne cherche pas la validation.
Ni l’étiquette de “femme forte”.
Je cherche juste à documenter, à témoigner de ce que c’est que créer en étant en galère, avec deux enfants, sans filet.

Créer quand t’as pas de réseau,
Créer quand tu dois vendre un téléphone pour acheter des couches,
Créer quand t’as 0,02€ et que t’attends un virement comme on attend un miracle.

J’ai jamais autant douté,
et jamais autant été sûre que je suis à la bonne place.

Parce que même dans la misère, je crée.
Je tisse.
Je transmets.

✨ Ce que je prépare maintenant :

  • – Continuer à publier ces épisodes, ici, semaine après semaine.
  • – Lancer mes produits en marque blanche pour aider d’autres femmes à s’en sortir.
  • – Documenter les dessous de la création, pas les paillettes.
  • – Ouvrir la voie à celles qui veulent créer sans trahir qui elles sont.

🖤 Si tu te reconnais là-dedans…

– Si t’en peux plus des récits parfaits…
– Si tu veux créer, mais que ta réalité te colle à la peau…
– Si t’es une mère, une battante, une rêveuse lucide…

Alors reste ici.
Je suis en train de construire un espace pour toi.
Un espace vrai. Brut.
Mais puissant.

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